Les Grecs n'en croiraient pas leurs yeux ! Il y a 2600 ans, ils exploitaient tranquillement une carrière de pierres à Marseille. En 2017, les Marseillais prennent leurs vestiges à bras-le-corps. Ce jeudi, le préfet réunit les différentes parties.
14h30, ce jeudi : une manifestation est organisée devant la Préfecture de Marseille, place Félix Baret. Au même moment, les différents protagonistes sont invités à la Préfecture. Vinci, en tant que promoteur imobilier, la DRAC, pour l'aspect archéologique, le comité scientifique réuni par les défenseurs du site, le préfet de région, et la Mairie.
Une histoire à rebondissements
Le terrain inoccupé est vendu par la ville de Marseille à Vinci, pour réaliser un projet d'immeuble de 109 logements. L'histoire devient intéressante avec les fouilles des archéologues. Des vestiges étant "préssentis" à cet endroit, ils pratiquent des tranchées sur le terrain au printemps. Ils mettent à jour cette carrière où des sarcophages étaient en cours de fabrication. Le site est en parfait état.
600 mètres carrés
600 m2 doivent être sauvegardés, sur décision de la ministre de la culture, Françoise Nyssen. 600 m2, c'est-à-dire une partie seulement des vestiges grecs. Un matin, une pelleteuse entre sur le chantier. Les habitants aussi. Ils empêchent l'ouvrier de travailler.
L'archéologie et ses compromis
Le responsable des archéologues de la DRAC, Xavier Delestre, donne le jour même (et pour la première fois) une conférence de presse. Il explique que la partie la plus précieuse de la carrière sera conservée. Le reste sera détruit, après avoir été "scientifiquement étudié". Tout a été photographié, les échantillons sont pris, cette partie a moins de valeur, elle sera donc détruite. C'est le compromis habituel fait par les archéologues. Compromis avec le monde moderne, et ses exigences.
Les Marseillais
Les habitants, eux, tiennent à site antique. Lassés par les destructions quasi systématiques des ruines découvertes à Marseille, cette fois, ils tiennent bon. Le mouvement est mené par une habitante, Sandrine Rolengo, puis par les CIQ environnants. Les manifestations se succèdent, dans le quartier, devant le ministère de la Culture, devant le siège de Vinci à Aix-en-Provence... Le chantier est bloqué, Vinci a tout stoppé. Les politiques se greffent au combat. Le feuilleton fait vibrer toute la ville.